Asexuel : comprendre la sexualité et le désir sexuel chez les personnes asexuelles

Relecture médicale par Aya Mebaoudj, MD
Mise à jour 6 octobre 2025 par BetterHelp L'équipe éditoriale

Vous vous interrogez sur l’asexualité, peut-être pour mieux comprendre vos propres ressentis ou ceux d’un proche. Dans un monde où la sexualité est souvent mise en avant, il peut être difficile de se reconnaître ou d’expliquer ce que l’on vit. Cet article est là pour vous apporter des réponses et vous rassurer : votre expérience est valide, et vous n’êtes pas seul(e).

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Vous cherchez à mieux comprendre votre identité ?

Qu’est-ce que l’asexualité ?

L’asexualité est une orientation sexuelle souvent méconnue qui désigne l’absence d’attirance sexuelle envers autrui. Cela peut sembler déroutant dans une société où la sexualité occupe une place importante, mais c’est une manière tout à fait naturelle de vivre sa vie. Les personnes asexuelles, parfois appelées "Ace", ne ressentent pas ce besoin ou cette envie d’une connexion sexuelle avec quelqu’un, et c’est tout à fait normal. Cela ne signifie pas pour autant qu’elles n’éprouvent pas de plaisir, n’ont pas de libido, ou qu’elles ne souhaitent pas avoir de relations intimes ou amoureuses.

L’asexualité : un spectre d’expériences

Il est également important de savoir que l’asexualité s’inscrit dans un spectre. Certaines personnes se définissent comme demisexuelles, ressentant une attirance sexuelle uniquement lorsqu’un lien émotionnel fort est établi. D’autres, appelées greysexuelles, ressentent une attirance sexuelle de manière très rare ou dans des circonstances spécifiques. Depuis 2017, l’asexualité est reconnue comme une orientation sexuelle à part entière et fait partie intégrante de la communauté LGBTQIA+, où le "A" représente les personnes asexuelles.

Différences avec l’abstinence et le célibat

Une chose essentielle à comprendre est que l’asexualité n’est pas un choix, contrairement à l’abstinence ou au célibat. Ces derniers sont souvent liés à des décisions personnelles, culturelles ou religieuses. Par exemple, une personne qui pratique l’abstinence peut ressentir une attirance sexuelle mais choisir de ne pas l’exprimer physiquement. En revanche, les personnes asexuelles ne ressentent pas ce type d’attirance de manière innée, ce qui ne signifie en rien qu’elles manquent quelque chose. Elles vivent simplement leur vie différemment, avec leur propre façon d’aimer et d’interagir avec les autres.

Les mythes et idées reçues sur l’asexualité

Il existe encore de nombreuses idées reçues sur l’asexualité, qui peuvent être blessantes ou créer des malentendus. Comprendre ces mythes et les déconstruire est une étape importante pour mieux respecter et soutenir les personnes asexuelles.

« Les asexuels n’ont pas de sexualité. »

C’est une idée largement répandue, mais qui ne reflète pas la réalité. Être asexuel ne signifie pas ne pas avoir de sexualité. Les personnes asexuelles peuvent ressentir du plaisir, avoir une libido, se masturber ou même avoir des rapports sexuels, si elles le souhaitent. Ce qui distingue les personnes asexuelles, c’est qu’elles ne ressentent pas d’attirance sexuelle envers les autres. Cela ne les rend pas « incomplètes » ou différentes dans leur façon d’exister, mais simplement uniques, avec une manière différente de vivre leur sexualité.

« Ils n’ont pas rencontré la bonne personne. »

Ce mythe peut sembler anodin, mais il est particulièrement frustrant pour les personnes asexuelles. Il renforce l’idée qu’elles sont « en attente » ou qu’elles finissent par changer si elles rencontrent quelqu’un de « spécial ». En réalité, l’asexualité n’a rien à voir avec les circonstances extérieures ou les relations passées. Il s’agit d’une orientation sexuelle qui fait partie intégrante de leur identité. Insinuer que cette orientation pourrait disparaître peut leur faire ressentir un manque de compréhension ou de reconnaissance.

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« C’est un trouble ou une maladie. »

Longtemps, l’asexualité a été perçue comme un problème à résoudre, ce qui a causé beaucoup de mal à ceux qui la vivaient. Pourtant, ce n’est ni un trouble, ni une pathologie. Depuis 2013, elle n’est plus considérée comme un trouble de santé mentale par les experts. Les personnes asexuelles sont en parfaite santé et n’ont pas besoin de « traitement ». Ce type de stéréotype peut générer une stigmatisation qui pousse certaines personnes à douter d’elles-mêmes ou à éviter d’en parler.

L’impact des idées reçues sur la santé mentale

Ces stéréotypes, même s’ils semblent inoffensifs, peuvent avoir un impact réel sur la santé mentale et l’estime de soi. Les personnes asexuelles peuvent se sentir isolées, incomprises, ou même remises en question dans leur identité. Entendre des phrases comme « Tu finiras par changer » ou « Ce n’est pas normal » peut les pousser à se renfermer ou à douter de leur propre valeur.

C’est pourquoi il est si important de reconnaître que l’asexualité est une orientation valide, comme toute autre, et de soutenir les personnes asexuelles dans leur parcours. Leur offrir un espace de discussion ouvert et sans jugement, que ce soit entre proches ou avec un thérapeute, peut vraiment faire la différence. Vous êtes toujours libres de vivre et d’aimer à votre manière, sans avoir à justifier qui vous êtes.

Comment vivre son asexualité dans une société hypersexualisée ?

Dans un monde où la sexualité semble omniprésente – dans les publicités, les films, ou même les conversations de tous les jours – être asexuel peut parfois donner l’impression de ne pas avoir sa place. Pourtant, vivre pleinement son asexualité est tout à fait possible, même face à ces pressions sociales.

Les défis quotidiens

La société valorise souvent la sexualité comme une norme ou une étape incontournable du bonheur. Cela peut amener les personnes asexuelles à se sentir isolées ou à penser qu’elles doivent se justifier. Ces pressions peuvent se manifester dans des conversations maladroites, des attentes non dites ou des idées reçues sur ce qui constitue une vie épanouie.

Dans les relations amoureuses, le défi est parfois encore plus grand. Comment expliquer à un partenaire que vous ne ressentez pas d’attirance sexuelle, sans qu’il ou elle se sente rejeté ? Tout repose sur une communication honnête et bienveillante. Partager vos ressentis, vos besoins et vos limites peut aider à créer une relation fondée sur la compréhension mutuelle. Un couple, qu’il soit asexuel ou non, peut s’épanouir en trouvant son propre équilibre, loin des normes imposées par la société.

Comment la thérapie en ligne peut aider

Si ces défis vous semblent pesants, sachez que vous n’avez pas à les affronter seul(e). La thérapie en ligne peut être un excellent moyen de trouver un soutien adapté à vos besoins. Parler à un thérapeute permet d’explorer vos sentiments, de mieux comprendre votre identité, et de surmonter les jugements externes. Vous pouvez aborder des sujets sensibles à votre rythme, depuis chez vous, dans un espace sécurisant et sans pression extérieure.

Avec la thérapie en ligne, vous pouvez aussi apprendre à mieux naviguer dans vos relations, qu’elles soient amoureuses ou familiales. Un thérapeute peut vous guider pour exprimer vos besoins avec clarté et assurance, tout en aidant vos proches à mieux comprendre votre expérience.

Quelle que soit votre situation, rappelez-vous que votre orientation est valide et mérite d’être respectée. Vous êtes unique, et vivre votre vérité, à votre manière, est ce qui compte le plus. Vous n’êtes pas seul(e), et des solutions existent pour vous accompagner dans ce cheminement.

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Vous cherchez à mieux comprendre votre identité ?

L’asexualité et les relations de couple

L’asexualité n’exclut pas les relations romantiques. Les sentiments amoureux, l’attachement, et le désir de partager sa vie avec quelqu’un sont autant de choses que les personnes asexuelles peuvent ressentir, tout comme n’importe qui d’autre. Ce qui importe, c’est de trouver un équilibre dans la relation, en respectant les besoins et les limites de chacun.

Parler de vos attentes dès le début peut faire une grande différence. Si vous êtes asexuel, il peut être utile d’expliquer ce que cela signifie pour vous, de partager vos ressentis et de poser des limites claires. Par exemple, certaines personnes asexuelles choisissent de ne pas avoir de rapports sexuels, tandis que d’autres sont ouvertes à en avoir dans le cadre d’une relation amoureuse. Il n’y a pas de « bonne » ou de « mauvaise » façon de vivre une relation, tant que les deux partenaires sont en phase.

Les compromis jouent aussi un rôle important, notamment dans les couples où l’un des partenaires est allosexuel (attiré sexuellement par les autres). Trouver des façons d’exprimer l’intimité et l’affection – par des gestes, des mots ou des activités partagées – peut renforcer les liens et permettre au couple de s’épanouir.

En résumé

L’asexualité est une orientation sexuelle tout aussi valable que n’importe quelle autre. Elle ne définit pas moins une personne ni ne diminue sa capacité à vivre des relations épanouissantes et pleines de sens. Ce qui compte, c’est de vous accepter tel que vous êtes, en honorant votre propre manière de vivre l’amour, les relations et votre identité.

Il peut être apaisant et enrichissant de trouver un espace où explorer ces questions en toute sérénité. La thérapie en ligne offre cette possibilité : un lieu où vous pouvez parler librement, clarifier vos sentiments et travailler sur les défis qui se présentent à vous, qu’ils soient sociaux ou relationnels. Avec un soutien adapté et une écoute bienveillante, il est tout à fait possible de trouver votre équilibre et de bâtir des relations qui vous ressemblent. Vous méritez d’être pleinement vous-même, compris et respecté.

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